Il est tellement difficile de reprendre le cours d'un blog après une longue absence. J'ai passé un été très reposant, sans voyage, entouré de mes fils, leurs compagnes/compagnons respectifs et ma petite-fille Claire qui est une enfant étonnante. Toute la tribu a passé un bon mois autour de l'étang, dormant parfois à la belle étoile. Non, je n'ai pas voyagé. Pas de Californie, pas de Canada, pas d'Italie. Mon fils aîné semblait soucieux, comme si ce voyage immobile de l'été était un signe de lassitude, de fatigue ou même de dépression. Mon plus jeune, en revanche, n'a pas manqué me faire remarquer que je vieillis. Il a raison, comment lui en vouloir. Je lui ai expliqué que cependant, je n'en ressens aucun désagrément. J'ai la chance d'avoir une assez bonne santé, en dépit de problèmes cardiaques passés qui sont bien soignés et jugulés. Je savoure ce moment de la vie.
La retraite, cependant, est mise à mal. J'ai repris du service pour un semestre dans une université du nord de l'Italie. Mon séminaire commencera ce mercredi, à 4 heures de l'après-midi. Ainsi, je passerai les vendredis, samedis et dimanches dans ma maison, les lundis je partirai chez mon plus jeune fils (l'aéroport de sa ville offre une ligne aérienne parfaite pour rejoindre les petites destinations italiennes), les mardis je prendrai donc un avion direct pour le petit aéroport italien, les mercredis j'animerai mon séminaire, les jeudis je rentrerai chez mon fils et tout recommencera, jusqu'au mois de février où mon contrat s'arrêtera. J'ai choisi ce rythme pour ne jamais devoir me presser, toujours avoir à ma disposition du temps pour faire les trajets. Je suis très heureux de cette reprise, qui, même si je ne l'ai pas désirée, va m'offrir un lien étroit avec l'Italie que j'aime tant. Le sujet de mon séminaire reprend la plupart de mes recherches qu'elles soient scientifiques ou personnelles. En effet, je vais enseigner au sein de l'université catholique.
Mon plus jeune fils est parti en long voyage pour son travail de photographe-reporter. Les murs du salon d'où j'écris ces mots sont couverts de photographies encadrées. Beaucoup ont été prises par lui. Il y a notamment ce portrait de sa nièce, la petite Claire, portrait si juste. Il y a aussi une collection sur les femmes du monde, des petits formats assemblés sur le mur au dessus des étagères. Ces femmes font la cuisine, lavent les enfants, lisent, travaillent, pleurent ou s'ennuient. Un livre est sorti de cette belle série et il en est très fier.