jeudi 8 juillet 2010

Demain, Martine et moi partons pour un voyage en Afrique. Les choses se sont arrangées un peu entre nous. Je suis toujours peiné de cette mésaventure avec sa meilleurs amie et je cherche un moyen de réparer ma faute, mais Martine m'assure que ce n'est pas grave et que son amie finira bien par tourner la page de cette rencontre ratée.

J'ai hâte de partir. Il y a un petit moment maintenant que je n'ai pas voyagé et si cela ne m'arrive plus aussi souvent qu'avant il n'en reste pas moins que j'ai la bougeotte. Evidemment, cette année j'ai dû faire des allers et retours entre la France et l'Italie, mais ce n'était pas du tourisme. Nous allons marcher, bien entendu. Je suis impatient et un peu stressé aussi. Nos premières vraies vacances ensemble ! Nous resterons une semaine en Afrique. Après, j'ai plusieurs invitations à honorer dont celle de mon ami Jacques et son bateau sur la Méditerranée.

samedi 26 juin 2010

La semaine dernière, j'ai longuement parlé avec Martine. Elle est très peinée du fiasco de la rencontre avec son amie. Moi aussi je dois dire. Les premières rencontres d'amis ou de membres de la famille sont déterminantes. Je crains d'avoir été trop brusque avec son amie, ce qui a entraîné une polémique puis ma confidence qui a mis tout le monde mal à l'aise. J'en ai parlé avec l'ancien prêtre qui vit près de chez moi. Je l'ai invité à dîner la semaine dernière et notre conversation m'a fait beaucoup de bien.

Martine m'a avoué que son amie est vexée et qu'elle ne veut pas me voir de sitôt. Depuis une semaine, je me terre dans ma maison, tout seul, comme avant. Je ne réponds pas au téléphone sinon à mes fils. Martine est même passée à la maison mais je n'ai pas répondu, or, elle sait que j'étais là, le chien jappait et la voiture était visible. Elle a laissé un mot. Finalement, je me rends compte que je suis très bien seul et que même si Martine est adorable, j'ai passé l'âge de tout cela. Sur le petit mot qu'elle m'a laissé, Martine m'écrit qu'elle ne m'en veut pas le moins du monde, que ce n'était qu'un malentendu avec son amie. Peut-être...

lundi 14 juin 2010

Hier, une amie de Martine est venue déjeuner avec nous. C'est sa meilleure amie et ça ne s'est pas très bien passé. J'en suis très peiné. Tout a bien commencé avec un apéritif où nous étions chacun un peu sur la réserve, mais où la discussion allait bon train et bon enfant. Pendant le repas, nous avons abordé la question de la Foi et tout s'est gâté. L'amie de Martine prétend avoir la Foi, mais quand on échange sur ce sujet, on se rend compte qu'elle aime l'idée d'avoir la Foi plus que les implications de la Foi, en évacuant habilement ce qui la gêne. Le débat était d'abord intéressant je dois dire, puis l'amie de Martine s'est énervée. Nous parlions des Psaumes, de leur vocabulaire parfois guerrier, de Job, puis d'Abraham. Je disais que je comprends parfaitement ce que Dieu demande et pourquoi il le demande. Alors l'amie de Martine m'a dit "Si vous aviez perdu un enfant peut-être réagiriez-vous différemment". Martine m'a lancé un regard suppliant dans lequel j'ai lu de la tristesse. J'ai été très peiné de ce regard, du malaise de Martine. Alors j'ai fait quelque chose que je n'aurais jamais fait auparavant: je me suis livré. J'ai répondu calmement "j'ai perdu un enfant". L'amie de Martine a brusquement changé de visage, se rendant compte peut-être de sa maladresse, de sa colère injustifiée sans doute. J'ai continué. J'ai dit que lorsque ma fille est morte d'une maladie foudroyante, je n'ai pas perdu la Foi parce que, premièrement, j'étais dans un tel anéantissement que j'étais incapable de penser à Dieu. Je ne pensais tout simplement plus. Il n'y avait de place que pour la douleur. Des semaines après, je me suis posé la question de la Foi. Où en étais-je ? Pendant deux semaines de vacances scolaires, je suis parti en retraite dans un monastère. J'ai beaucoup parlé avec un des frères qui m'accompagnait spirituellement. J'ai longuement relu le passage du sacrifice d'Isaac et j'ai compris que je devais accepter la mort de ma fille. C'est ce que Dieu m'a demandé. C'est ce que Dieu nous demande parfois. Quand nous acceptons, un ange vient nous consoler, et nous trouvons la paix.

L'amie de Martine a dit les mots d'usage "je suis désolée, je ne savais pas". Je lui ai dit que je ne lui en voulais pas, ce qui est vrai, puis j'ai ajouté que je ne prétends pas détenir la Vérité parce que j'ai perdu ma fille, sûrement pas, mais je me laisse guider par la Vérité contenue dans les mots de la Bible, Vérité qu'il faut parfois chercher au prix d'un dépassement de la littéralité, Vérité qu'il faut lire parfois entre les lignes. Dieu est avec nous. La suite du repas a été tendue. Martine a fait de grands efforts pour que l'on parle d'autre chose, mais le mal était fait. Je reste persuadé que me livrer était la meilleure des solutions pour sortir de l'impasse. Martine est repartie ce matin, le petit-déjeuner, pour la première fois était triste.

samedi 12 juin 2010

Je suis allé passer une semaine chez mon fils aîné à Paris. Ma charmante belle-fille avait beaucoup de travail alors je me suis bien occupé de ma petite-fille. Elle est tout simplement adorable. Je la regardais jouer dans sa petite chambre et je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'être grand-parent est l'ultime bonheur de la vie. Je ne pensais pas qu'après la paternité il pouvait y avoir encore de cette joie profonde et surtout mystérieuse. Mon plus jeune fils nous a rejoint pour un déjeuner en famille. Il a beaucoup parlé de son voyage qui l'a tellement marqué qu'il ne semble plus être la même personne. Son frère l'a tout de suite remarqué. Peut-être a-t'il tout simplement "grandi". Depuis longtemps, avec lui, je laisse faire les choses s'en trop m'en mêler. Très vite, j'ai compris que je ne savais pas m'y prendre avec lui alors j'ai préféré renoncer plutôt que lui faire du mal. Et j'ai eu raison. Je suis tellement fier de lui ! Il a mille projets, ses photos se vendent très bien. Mon "grand" est très en forme. Cela fait tellement plaisir à voir. Mes fils m'ont parlé de Martine et avec beaucoup de délicatesse m'ont fait comprendre qu'ils la trouvent tout à fait à leur goût. Depuis le repas de Pâques, rien n'avait été dit à ce sujet. Ouf !

J'ai également eu le plaisir de partager un dîner avec Henri, un cousin de mon ex femme. C'est un homme extraordinaire et je n'ai pas la moitié de sa force de caractère. Je lui ai parlé de Martine et il m'a dit à cet égard des choses très sages, m'encourageant et me mettant en garde d'un seul et même mouvement. Je lui ai expliqué qu'il ne doit pas s'inquiéter : A nos âges, on ne peut pas aimer comme à 20 ans. Il y a forcément plus de sagesse et de réflexion.

Il fait très beau ce matin. Hélas, cela ne durera pas. Depuis quelques jours, le temps est chaotique. Martine arrivera tout à l'heure. Je lui ai préparé une petite surprise qui je pense sera très appréciée.

lundi 17 mai 2010

Je suis fourbu. La randonnée a été épuisante mais tellement belle. Pour cette édition, le responsable avait choisi un petit hameau totalement abandonné, perdu au coeur d'un vallon. Un groupe de 5 maisons réunies autour d'une petite église ravissante. Sur la voûte du choeur, deux anges bleus, dont les couleurs passées donnaient un petit air pastel à la peinture, entourant le corps glorieux du Christ, apaisé, triomphant. Martine et moi avons longuement contemplé cette belle fresque qui mériterait une bonne restauration, mais à qui la vétusté donne tout son charme. Nous avons pique-niqué dans ce hameau désert qui a dû, en son temps être très vivant.

Mon fils est arrivé sur le sol européen ce matin, vers 6h. Il était dans un aéroport allemand et il m'a parlé une bonne demi-heure en attendant une correspondance. Ce voyage l'a bouleversé. Deux photos intéressent déjà une agence de presse allemande qui a offert de payer une somme exorbitante. Tout va très vite dans ce métier où il s'agit d'être le premier sur le terrain, le premier à proposer un article ou des photos. Mon fils, cependant, se pose des questions d'ordre éthique quant à son reportage. Il veut m'en parler, me montrer les images.

mercredi 12 mai 2010

Mon plus jeune fils est finalement parti en reportage lundi. J'ai eu de ses nouvelles ce matin. Il doit rentrer en début de semaine prochaine. Je ne suis pas inquiet, mais je ne suis pas non plus tranquille. D'habitude, quand il part en reportage, je n'ai aucune crainte, mais cette fois, il s'agit d'un pays particulièrement tourmenté.

Mon fils aîné m'a fait part de la réaction de mon ex-femme à l'annonce de l'arrivée de Martine dans ma vie. Elle a pleuré un peu, regrettant de m'avoir quitté trop vite pour cet homme qui lui a fait tant de mal par la suite. J'ai décidé de lui téléphoner. Nous avons parlé un peu. Elle était froide et distante.

Je me sens parfaitement bien dans ma relation avec Martine, même si il est difficile de se donner entièrement après un long mariage, un divorce traumatisant et une période de solitude que l'on pensait éternelle. Il y a en moi de la prudence, peut-être trop. Martine ne m'en parle jamais, mais j'imagine que cela l'interroge. Je ne pensais pas ressentir de nouveau de l'amour aussi fort pour une femme, même si je le désirais.

Ce week-end, nous avons prévu une randonnée en montagne avec le groupe de marche. Le responsable du groupe organise des parcours qui ont pour but un bâtiment exceptionnel, généralement très ancien, caché, perdu dans la nature. Jacques sera avec nous. De beaux moments en perspective.

lundi 3 mai 2010

Le printemps a-t'il déjà été aussi beau ? Il y a alternance de pluies, parfois violentes mais courtes et de soleils tièdes. Je regarde la végétation changer. Près de l'étang il y a les deux lilas, le blanc et le mauve dont Martine fait d'énormes bouquets pour la maison. Elle en apporte aussi chez elle, même si elle passe beaucoup de temps avec moi, ici, au bord de l'eau. Son travail l'oblige à parcourir de nombreux kilomètres tous les jours et je m'inquiète de la fatigue qui pourrait en découler.

Mon plus jeune fils m'inquiète. Professionnellement, il est parfaitement accompli, ce qui est une grande satisfaction compte tenu de son parcours scolaire chaotique. Dans sa vie personnelle, en revanche, il semble malheureux, passant de relations insatisfaisantes en relations empoisonnées. Il vient d'accepter un reportage à haut risque, dans une région tourmentée et cela ressemble à une fuite en avant. Il y a une seule personne qui pourrait l'en dissuader, parce que cet ami a une influence très bénéfique sur lui, mais il refuse de s'en mêler, ce que je comprends très bien du reste. Un être humain doit accomplir son destin, quel qu'il soit, cet être fut-il notre fils bien aimé dont on craint pour la vie. Je remets son sort entre les Mains de Dieu, Notre Seigneur. Je Lui ai toujours fait confiance et Il ne m'a jamais déçu.

mardi 30 mars 2010

Je profite de l'absence de mes enfants pour ouvrir un peu l'ordinateur. Claire se réveille presque aussi tôt que moi et je m'occupe d'elle avant que ses parents ne se réveillent. Ils profitent ainsi de vraies vacances et font de belles matinées bien grasses. J'aime ce moment de la matinée. Après ma séance de yoga, je lui prépare son petit-déjeuner et nous mangeons tous les deux dans la cuisine. Je lui raconte des histoires et parfois elle rit. Parfois, elle me dit quelques mots. Certains sont parfaitement compréhensibles, d'autres, surtout quand elle essaie de faire une phrase, sont plus obscures, mais nous nous comprenons autrement.

Mon ami Jacques m'a téléphoné pour m'annoncer que l'examen médical principal s'est très bien passé et que celui qu'il doit encore subir n'est qu'une routine. Fausse alerte donc.

Demain, en fin de matinée, je dois prendre un café chez l'ancien prêtre de la paroisse. Je l'avais rencontré à l'église où il vient parfois prier, il y a de cela quelques temps. Je l'ai parfois ramené en voiture chez lui et nous avons sympathisé. Il a quitté la prêtrise pour des raisons très personnelles. C'est un homme taciturne, mais cela me plaît. Nous parlons très peu. La dernière fois, chez lui, nous avons même passé un long moment à regarder par la fenêtre en sirotant notre café. Parfois, il commentait le passage d'un oiseau sur le cerisier ou la couleur du ciel. Ce sont des moments rares. Notre époque a perdu la notion du silence. C'est dommage. Il faut parler, parler, dire dire, toujours plus. On finit par vider les mots de leur sens, par disperser les pensées aux quatre vents.

Mes enfants vont bientôt rentrer de leurs courses. Ce soir, c'est ma belle-fille qui cuisine. On m'a promis un plat exotique et spectaculaire. Nous dînerons après le bain de Claire. Ensuite, alors que ma délicieuse belle-fille lira le journal dans un fauteuil, nous commencerons, mon fils et moi, une longue partie d'échecs. C'est le rituel.

samedi 27 mars 2010

Mon fils aîné est arrivé hier avec ma délicieuse belle-fille et ma petite Claire. Ils vont rester avec moi jusqu'à mardi prochain. Je suis fou de joie. Le week end prochain, nous fêterons Pâques tous ensemble. Il plane encore une incertitude concernant mon plus jeune fils, mais ce qui est certain, c'est que Martine sera là. C'est la première fois que mon fils aîné la rencontrera. Oui, nous avons tous le trac, mon fils, Martine et moi. Je croise les doigts pour que tout se passe bien. Martine tient absolument à préparer le repas pour tout le monde. Je lui laisse donc "carte blanche".

Je suis un peu inquiet pour mon ami Jacques qui doit passer des examens cette semaine. Il m'a paru inquiet au téléphone et fuyant alors que je lui demandais des précisions. J'ai l'impression qu'il ne veut pas dire tout ce qu'il sait déjà, ou ce qu'il sent déjà. Jacques est mon plus vieil ami, le plus solide aussi. Et comme nous sommes différents pourtant ! Le perdre serait un vrai drame, mais en même temps, à nos âges, il faut s'attendre à tout.

L'université italienne m'a envoyé une lettre très flatteuse dans laquelle on me demande d'animer le même séminaire, l'année prochaine. Aussi fécond fut-il, je ne suis pas sûr de vouloir vraiment refaire un semestre comme celui qui vient de s'écouler. Les voyages ont été difficiles. Martine a évoqué l'idée d'un voyage cet été, dans un pays d'Afrique qu'elle affectionne tout particulièrement. J'ai vraiment envie de découvrir de nouvelles destinations, de me laisser guider par Martine dans les visites et les randonnées. C'est une marcheuse infatigable. Bientôt 65 ans et une forme olympique !

Tout est calme dans la maison. Ma petite-fille dort dans la petite chambre attenante à mon bureau et je l'entends parfois se retourner dans son petit lit. J'aime ce bruit. Parfois, je l'entends aussi soupirer dans son sommeil, ou gémir. Hier soir, elle a même chantonné au milieu de ses rêves. Me reviennent alors à la mémoire les souvenirs d'une autre enfant, une enfant qui fut la mienne, il y a longtemps. Ce soir, alors que le triste anniversaire de sa disparition approche, il me semble que c'était hier que je l'entendais se retourner dans son lit d'enfant.

mardi 23 mars 2010

Se ressourcer.

On peut se ressourcer de bien des manières. On peut se ressourcer chez soi, dans son cadre quotidien et familier. Il suffit de couper le téléphone, internet, le fil de la télévision. S'asseoir dans le jardin et contempler. S'asseoir dans un fauteuil et méditer quelques pages de la Bible.

J'ai passé le week-end seul dans ma maison et j'ai vraiment aimé m'y retrouver. Je n'ai rien fait de particulier. Le téléphone a sonné plusieurs fois, mais ne reconnaissant pas les numéros de mes enfants, je n'ai pas décroché. Je n'ai écouté que de la musique instrumentale, principalement la trompette de Chet Baker. Je n'ai pas entendu la voix humaine, pas même la mienne, sinon celle, intérieure, de la prière pendant plus de 48 heures. Cette retraite a été rompue lundi soir, par l'arrivée de Martine. Cela fait 6 mois maintenant que nous nous connaissons. J'apprécie la douceur avec laquelle elle a su entrer dans ma vie. J'apprécie la douceur avec laquelle elle me caresse les cheveux parfois alors que nous sommes l'un contre l'autre et que nous nous regardons sans rien dire, le sourire le plus bienheureux aux lèvres. J'apprécie la douceur avec laquelle, sans jamais être curieuse, elle découvre ma vie passée. J'apprécie la douceur avec laquelle elle parle au téléphone avec son fils. J'apprécie la douceur avec laquelle elle accomplit son difficile métier d'assistante sociale au sein d'un service consacré à la petite enfance. J'apprécie la douceur avec laquelle elle regarde la Nature, la Vie et la Croix en verre qui orne mon bureau.

jeudi 18 mars 2010

Cette semaine est pleine de surprises. Mardi, je me suis trouvé sans eau chaude et J est venu de la ville, après son travail, pour régler le problème. Je passe sur la catastrophe qui fut évitée de justesse grâce à un bon coup de molette. Mais J n'est pas passé tout seul. Mon plus jeune fils l'accompagnait. Ce fut une surprise totale, ne sachant pas quand il devait rentrer de reportage. Nous avons donc dîné tous les trois d'une quiche-salade concoctée par mes soins. Ils ont bien raillé mon incompétence à régler un chauffe-eau et je dois dire que les blagues à ce sujet n'ont pas fait défaut. Ils sont repartis tôt le matin.

Hier soir, c'est Martine qui était là. Elle m'a apporté des fleurs : des tulipes rouges. Depuis quand les femmes offrent des fleurs aux hommes ? Ai-je manqué un épisode ? J'ai trouvé cela tout à fait agréable, je dois dire. Ce fut une soirée et une matinée tout en douceur. A son image.

lundi 15 mars 2010

J'ai du mal à croire que le temps ait pu passer si vite. Le semestre à l'université italienne s'est terminé et j'étais plus fatigué que je ne l'aurais imaginé. Je n'ai plus 20 ans, ni même 40, ni même 50 !! Les étudiants étaient très brillants et j'ai plus appris d'eux qu'ils n'ont reçu de moi. J'ai promis à l'un d'entre eux d'être présent le jour de sa soutenance de thèse. Je ne veux pas trop m'avancer, mais je pense qu'une amitié est née.

Un amour aussi. Martine est entrée dans ma vie depuis quelques mois. Je l'ai rencontrée chez des amis. Tout de suite j'ai été fasciné par cette femme aux convictions fortes et à la Foi épanouie. Elle est assistante sociale, très impliquée dans son travail. Au début de la soirée, j'étais très intimidé par elle, mais elle a tellement de tact et de douceur, que petit à petit, j'ai eu l'impression que nous nous connaissions depuis longtemps. C'est elle qui m'a fait la surprise de frapper à ma porte le soir du réveillon de Noël. Elle savait que j'étais seul pour cette soirée. C'est une femme avec une grande discrétion. C'est une qualité humaine rare et précieuse. Nous prenons le temps de nous connaître, sans brûler les étapes. Nous avons fait un petit voyage de 3 jours ensemble et ce fut un moment extraordinaire. Je ne pensais pas vivre de nouveau de si belles et douces sensations, surtout pas à mon âge avancé ! Martine est un tout petit plus jeune que moi. L'année prochaine, elle partira à la retraite et j'espère qu'elle m'acceptera à ses côtés pour ce passage qu'elle redoute.


J'ai passé un très beau week-end. Mon ami J m'a invité dans sa maison à la campagne. Je n'avais jamais vu "la maison de Marie" comme il l'appelle. Je suis arrivé samedi matin, par de petites routes charmantes, prenant le temps de sortir des routes principales. J m'a accueilli avec un bon café et nous sommes sortis faire une grande promenade dans la campagne si belle. Nous avons écumé les brocanteurs de la région et J a trouvé une très jolie table basse qui est du plus bel effet dans sa bibliothèque. Après quelques courses, j'ai invité mon hôte dans un restaurant en pleine campagne. Nous avons déjeuné au coin du feu ! En fin d'après-midi, je suis allé rendre visite à un oncle qui vit dans une maison de retraite à une trentaine de kilomètres de V. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps et il ne m'a pas reconnu. Je suis resté un long moment avec lui, malgré tout, lui souriant et l'écoutant divaguer. L'important n'était pas d'être reconnu, mais de lui tenir compagnie. Quand je suis arrivé chez J, un délicieux pot au feu m'attendait. A la fin du repas, nous avons descendu une demi bouteille de sa liqueur de cerises. J'ai testé le confort d'un fauteuil étonnant, le "sit on it". J a mis de la très belle musique et nous avons longuement parlé. Dimanche, la Messe à l'abbaye de P nous attendait. J y va surtout pour la liturgie chantée par les soeurs. La musique est très très belle. J'avais anticipé et je n'ai pas eu à me déplacer pour voter puisque j'avais prévu une procuration. Au moment de repartir pour la ville, J m'a proposé de rester toute la semaine ici, seul. Ainsi, la maison restera chauffée puisqu'il reviendra vendredi soir prochain. Cela m'a enchanté. Surtout que je n'avais pas du tout envie de sortir de la chaleur de cette belle maison et que je n'ai rien de prévu. Samedi soir, avant d'éteindre la lampe de chevet, j'ai feuilleté un volume du journal de Julien Green que je connais mal. Il y a toute son oeuvre dans la bibliothèque de J et je crois que je ne vais lire que cela, toute la semaine. J'ai recopié de nombreux passages dans mon carnet bleu. Je vais préparer de la pâtisserie pour le week end prochain. Martine viendra me rendre visite mercredi soir et passera la nuit et la matinée avec moi.

A l'heure où j'écris ces mots, il y a une très belle lumière de début de crépuscule sur les collines en face. Ma maison est neuve, je n'avais pas passé de temps dans une maison ancienne depuis longtemps. Il y a dans celle-ci une atmosphère très particulière, douce et sereine. J'ai été bien bavard aujourd'hui. J'espère écrire moins, mais plus souvent. Je vais sortir le chien avant de dîner d'une petite omelette.